19 octobre 2014
Qu’est-ce qui m’a pris de m’inscrire à cette course ? 20 bornes, en octobre, dans Paris, avec un parcours presque plat. Tout le contraire de ce qui m’attire habituellement !
En avril dernier, quand Ecribouille m’a dit qu’elle s’était inscrite à cette course, je me suis dit que je ne pouvais pas la laisser seule dans cette galère alors je me suis inscrit aussi. Pas forcément pour courir ensemble, mais surtout pour un soutien psychologique, tant à l’entraînement que pour la course.
Mais ce matin, elle n’est pas dans le sas de départ ! Sous prétexte d’une blessure, elle a préféré déclarer forfait. Pas grave, elle me servira de consigne 🙂 Je commence à me dire que je vais me sentir bien seul dans le sas de départ, quand je tombe sur Erika, rencontrée la veille à la Pasta Party organisée par Manue. Nous décidons de patienter ensemble avant le départ, au milieu de la foule déjà massée à l’entrée du Pont d’Iéna.
J’arrive sur cette course sans repères. D’abord parce que je n’ai jamais couru de 20Km auparavant, mais aussi et surtout parce que je manque de kilomètres ces derniers temps : j’aurais préféré avoir deux ou trois sorties longues supplémentaires avant de me lancer. Et puis mon chrono inattendu sur les 10Km Paris-Centre le dimanche précédent, s’il me remplit de confiance en moi, remet totalement en question les allures que je pensais être en mesure de tenir. Je pensais avoir du mal à tenir les 5’30/Km, et il s’avère que je suis capable d’aller bien plus vite ! Serai-je capable d’en faire autant ce matin ?
Je ne cogite pas trop, mais j’ai hâte d’en découdre !
L’attente est longue : entrés dans le sas vers 9h40 (pour un départ donné à 10h00 pour le premier sas), nous ne passerons la ligne qu’à 10h25. J’en profite pour démarrer ma montre et m’assurer qu’elle se synchronise, histoire d’éviter de me retrouver dans la situation de la semaine dernière.
Malgré la température pas très élevée et les quelques gouttes qui sont tombées, nous sommes restés à l’abri du vent dans la foule. Mais je n’ai pas pu m’échauffer alors je préfère commencer (relativement) doucement. De toute façon, entre la petite montée et les concurrents à doubler, mieux vaut garder son calme. J’abandonne alors Erika et me lance dans l’aventure.
J’essaie d’apprécier le paysage du Bois de Boulogne, même si je trouve les lignes droites bien trop longues à mon goût. Mais le nombre de concurrents et les quelques orchestres postés le long du parcours rendent tout ça moins monotone.
J’ai un léger coup de mou aux alentours du 7e Km. J’ai beau être au milieu d’un peloton de plusieurs milliers de coureurs, je me sens seul. Est-ce le manque de spectateurs sur cette partie du parcours ?
Mais j’avale un gel et ça repart de plus belle.
On revient sur Paris, on retrouve les encouragements du public (merci public) et vient le temps du 2e ravitaillement. Scène de guerre : les bouteilles ont été remplacées par des gobelets, le sol est jonché de déchets laissés par les vagues précédentes, ça glisse, c’est sale, … Bref, je commence à me dire que si le ravito de mi-course est déjà dans cet état, il ne va pas trop falloir compter sur celui du 15e Km. Je note que mon allure a très légèrement diminué sur le second quart du parcours, mais je ne m’affole pas.
A ce moment-là, je crois que je perds un peu la tête : je me mets à haranguer la foule (qui ne répond que mollement, mais qui répond quand même), je crie, … Mais ça ne dure pas longtemps : cela va faire une heure que je cours à une allure soutenue, et mon corps me le rappelle. Une petite douleur apparaît à la cheville gauche, et se répercute progressivement sur le genou. Je crains revivre l’aventure du 10Km L’Equipe 2013, où j’avais fini la course en boitant à cause d’un décentrage du talus.
Alors je calme un peu l’allure, je reprends mes esprits, et je me faufile tant bien que mal entre les concurrents au moment d’entrer sur les quais de Seine.
Arrivent les fameux tunnels. Des descentes faciles, mais des montées plutôt raides, qui cassent le rythme alors que la montre perd le signal GPS et n’a plus grande utilité. Malgré tout, le public nombreux massé au-dessus des ponts est encourageant et me fait un bien fou, à un moment où je commence à rentrer dans le dur.
Je fais l’erreur de vouloir passer vite au dernier ravitaillement, mais de boire quand même : un point de côté va vite me rappeler à l’ordre et m’obliger à ralentir. Je préfère alors marcher quelques pas plutôt que de perdre du temps sur tout le reste du parcours.
On en est alors au dernier demi-tour, près du Louvre. La route est bien large et je n’ai aucun mal à relancer l’allure. Je remarque un coureur allongé sur le trottoir et pris en charge par les secours. Pas le temps de m’inquiéter pour son sort : la route se rétrécit à nouveau, et à ce moment de la course, la fatigue n’aide pas à rester concentré. Une petite seconde d’inattention, et je manque de bousculer un concurrent ! Ca devient vraiment très compliqué de doubler, et je commence à trouver le temps long.
Plus question de sourire maintenant : un seul objectif, rallier l’arrivée le plus vite possible ! Je fais des grimaces aux photographes et je profite de la moindre ouverture dans le flot des coureurs pour relancer et grappiller les secondes. Un dernier sprint et je passe la ligne en 1h, 38 minutes et 40 secondes !
La course s’est très bien passée me concernant. Le parcours est relativement roulant malgré les quelques tunnels, et les ravitaillements très bien organisés (y compris celui d’après course). Dommage tout de même que les organisateurs ne prévoient pas des sas de départ par niveau, pour faciliter le trafic tout au long du parcours.
Quoi qu’il en soit, c’est un résultat bien au-delà de mes attentes d’il y a encore quelques semaines, mais pas si surprenant finalement. Je suis agréablement surpris des progrès réalisés en un an. Et j’en tire quelques enseignements pour la suite : il va falloir travailler un peu plus sérieusement l’endurance et le gainage 🙂
En résumé, une course sympa, qui s’est très bien passée, et a été l’occasion de rencontrer des gens très sympathiques. Et puis c’est très bon pour la confiance. Vivement le prochain défi !
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Ouais. 25000 personnes sans sas de niveau c’est dommage. Quand c’est 5000 c’est gérable de remonter mais là je pense que t’as perdu beaucoup de temps à doubler au milieu de ce monde. Très beau résultat !
Merci Daddy !
Oui, c’est clair qu’à certains endroits, j’ai vraiment été bloqué par le trafic. Mais bon, ça donne l’occasion de faire mieux la prochaine fois 🙂
C’était pas première fois et peut-être ma dernière fois sur cette épreuve. J’ai presque tout détesté, l’attente de 45 minutes avant le départ, le départ sans SAS, les gobelets et j’en passe. C’est rédhibitoire pour moi !